Parution du roman SPASMO

 

Cyberdépendance et dangers du web psycho :

 

 

Sur internet, contrairement à la vraie vie ou au téléphone, il est totalement impossible de savoir qui se cache derrière un (ou parfois plusieurs) pseudo. Seuls les services de police spécialisés possèdent les outils et le cadre légal nécessaires pour localiser et identifier les internautes. Les pirates (hackers) (beaucoup plus nombreux que l’on pourrait le croire), y parviennent aussi, mais ils agissent en dehors de la légalité et sont passibles de poursuites judiciaires.

 

Et selon vous, quels seraient les conseils à donner à ces personnes ?

 

Des conseils qui devraient figurer bien en vue sur chaque forum public et chaque entrée de salons de chat. Une proposition de loi va d’ailleurs être bientôt discutée, allant dans ce sens.

Les modérateurs font des rappels réguliers, les associations, les webmestres et les médecins également, mais cela reste insuffisant. On le voit tous les jours, et y compris dans l’actualité récente.

Pour être bref, sur ce sujet parfois très grave, je dirais qu’il il est fortement conseillé de ne jamais se confier intimement à un inconnu, ne jamais révéler des informations à caractère personnel, ni sur soi, ni sur ses enfants, ne jamais accepter de conseils sur des prises de médicaments, ne jamais  répondre à des questions indiscrètes ou accepter un rendez-vous, ne jamais faire venir des enfants sur des forums ou des chats d’adultes, et surtout, bien informer ces enfants et ces personnes vulnérables des dangers qu’elles ne perçoivent souvent pas, parce qu’elles manquent d’expérience sur le réseau, et parce qu’elles recherchent de l’aide désespérément… Dans cette situation, elles deviennent hélas des proies idéales, étant prêtes à faire confiance à toute personne qui va leur promettre un « soutien », une « protection », ou des « soins ».

La meilleure sécurité consiste à toujours dialoguer publiquement lorsque vous abordez des problèmes intimes ou de caractère privé. Les personnes présentes sur le forum vous alerteront en cas de dérapage. Si un inconnu vous incite à venir dialoguer en privé sur des sujets très personnels, ou vous demande des renseignements sur vos enfants, un conseil, refusez de répondre et alertez le modérateur, qui contrairement à ce que certains croient, ne surveille pas tous les messages, loin de là….

Si vous prenez pour argent comptant ce que dit une personne anonyme masquée derrière un pseudo, si vous croyez sur parole ce qu’elle prétend être, prétend faire ou prétend savoir faire, vous prenez un risque, et vous devez le savoir. Vous êtes ensuite libre de votre décision, mais vous le ferez en toute connaissance de cause.

Les personnes « à risque » dont je parle ne sont pas tous des délinquants ou des escrocs, dieu merci, ce sont souvent aussi des personnes pleines de bonne volonté, des vocations soudaines « d’Abbé Pierre » ou de « Sœur Emmanuelle », le talent en moins. Elles sont souvent  insuffisamment compétentes, convaincues de détenir la vérité, sans formation, sans encadrement, omniprésentes, et systématiquement hostiles à toute espèce de critiques ou de débats, qu’elles considèrent comme une insulte, voire une diffamation.

Quelqu’un a dit, je ne sais plus qui, qu’une religion disparaît lorsqu’elle tolère une vérité qui l’exclue.

Les incompétents disparaissent également dans ce cas. Ils le savent, et donc, ils ne tolèrent pas.

En général, ces personnes là ne passent pas inaperçues, on pourrait même dire qu’elles « sautent aux yeux », contrairement  aux vrais escrocs, qui cherchent par tous les moyens à ne pas se faire repérer, et à agir dans la plus grande discrétion possible.

 

Il est totalement impossible d’interroger un patient, ou de donner une « consultation » via internet. Encore moins de conseiller des techniques thérapeutiques ou de donner des avis sur le bon usage de certains médicaments anxiolytiques ou antidépresseurs. Ceux qui le font sont soit des escrocs, soit des irresponsables.

Ces sites, ou forums, emploient d’ailleurs parfois des médecins ou des thérapeutes qui peuvent, eux, donner des conseils avisés en cas d’urgence, de doute sur une prescription, ou de détresse profonde. Il faut s’adresser en priorité à eux dans ce cas. La qualité de ces personnes, souvent bénévoles, dépend de la qualité de l’association ou de la société qui gère le site web.

En cas de doute, demandez conseil à une personne de confiance, à votre médecin, ou à l’ordre national des médecins, qui est très bien informé sur le sujet.

 

Ces conseils d’élémentaire prudence me semblent indispensables, logiques, et de simple bon sens. Curieusement, ils ont parfois du mal à passe et sont perçus comme agressifs par certaines personnes. C’est pour cette raison, que parallèlement au développement de ce type de communication sur le web, se développent également un certain nombre d’associations de prévention et de défense.

Je milite d’ailleurs activement à l’intérieur de plusieurs de ces associations, souvent discrètes, pour des raisons d’efficacité, et qui oeuvrent exclusivement dans un cadre juridique légal, défini par les autorités françaises, autorités qui assurent également des actions de formation pour les bénévoles.

Elles regroupent des médecins,  des avocats,  des juristes, des informaticiens et divers bénévoles, qui font surtout de la prévention en direction des personnes vulnérables sur internet  ( enfants, adolescents, jeunes femmes seules, personnes âgées )

Un danger tout aussi insidieux, et souvent mal perçu est ce que l'on appelle la cyberdépendance.

De nombreux internautes angoissés deviennent "accrocs" des forums, exactement comme on peut devenir accroc à des axiolytiques du type BZD. Certains y campent depuis plusieurs années, ne peuvent pas passer une journée sans s'y rendre, y restant parfois de longues heures, à ressasser leurs symptômes, à en discuter avec des gens plus ou moins compétents et plus ou moins bien intentionnés, se découvrant des symptômes auxquels ils n'auraient même pas pensés tout seuls, lisant des messages parfois terrifiants, et en ressortant plus angoissés qu'ils n'y étaient entrés... Donc ils y reviennent, pour se rassurer, ou partent errer sur d'autres forums, et comme il y en a de plus en plus, cette errance en forme de cercle vicieux peut devenir une véritable pathologie...

Cela sort un peu de notre sujet…

 

Pas vraiment. Internet fait partie de la vie intégrante de presque tout le monde maintenant, il ressemble à un jouet de luxe, mais ce n’est pas le Far-West. La loi s’applique dans le virtuel exactement comme dans la vie réelle. . Les sites et les forums "psychologie" sont en train de se déployer à une cadence infernale...

La puissance de communication du web, avec la facilité grandissante des accès, devient phénoménale, il peut donc être à la fois la meilleure et la pire des choses, y compris dans le domaine médical.

Je prépare d’ailleurs un livre en collaboration avec un journaliste et un psychologue, qui traitera dans le détail de ce mode de communication virtuel et de la cyberdépendance associée. I y sera également question des chats et des forums de rencontres, un univers impitoyable et fascinant, où les plus belles histoires côtoient les mésaventures les plus sordides, où les saints côtoient les démons, dans un foisonnement de mots et un délire virtuel à côté duquel « Matrix reloaded » ressemble à la « petite maison dans la prairie… » La réalité dépasse souvent la fiction. Ici, le virtuel dépasse à la fois la réalité et la fiction. Un sujet en or !

 

à suivre, je vais développer ce thème...